Zack Whyte

Par Olivier Douville

Zack Whyte (banjo et leader) ; Melvin « Sy » Oliver, Bubber Whyte, Henry Savage (trompettes). Floyd Brady (trombone) ; Earl Trible, Ben

Richardson, Clarence Payge (saxophones alto) ; Al Sears (saxophone ténor, saxophone baryton) ; Herman Chittison (piano) ; Montgommery Morrisson (contrebasse) ; William Benton (batterie).

Le banjoïste Zack Whyte débute sa carrière musicale en composant des arrangements pour l’orchestre du collège de Wiberforce (Ohio) où il fait ses études. On ignore presque tout de ses premières activités musicales hormis le fait qu’il dirige un combo de cinq musiciens dans le Michigan avec le tout jeune Bill Coleman à la trompette. En 1924, il est à la tête d’une orchestre plus étoffé, basé à Cincinatti.

Les années qui vont suivre voient arriver vers lui des musiciens qui sont promis à un avenir radieux dans les mondes du jazz : Sy Oliver, qui en 1928, fait ses premiers pas dans un groupe sérieux et restera avec Whyte cinq années durant avant de donner à l’orchestre de Jimmie Lunceford une bonne part de sa vigueur et de son âme, le pianiste virtuose Chittison et le saxophoniste Al Sears dont le talent se trouvera confirmé bien des années après chez Duke Ellington.

Pépinière de talents prometteurs, l’orchestre de Whyte jouit d’un grand renom à la fin des années 1920. L’ « Alberta Balroom » à New York l’engage pour sa soirée d’ouverture aux côtés des phalanges de Luis Russel, Benny Carter, Roy Johnson et des Missourians. C’est, au-delà du bel horizon new-yorkais, sur l’ensemble de la côte est des U.S.A. que cet orchestre va connaître les plus riches heures de sa carrière. Sy Oliver y donnera ses premiers arrangements dès 1930, Tadd Dameron y fera ses premiers pas, lui aussi.

Nous ne saurons jamais comment cet orchestre qui ne fut plus jamais enregistré après décembre 1929 sonnait et jouait les arrangements d’Oliver.

Cette version du grand thème classique « West End Blues » du King Oliver est prise sur un tempo idéal. L’incontestée vedette en est le trop méconnu contrebassiste Montgomery Morrisson, remarquable ici de solidité de souplesse et d’ampleur.

D’autres belles réussites de l’orchestre sont « it’s Thight Like That » (février 1929) et « Wailin’ Blues (décembre 1929).

Olivier Douville