Woody Herman, Four Brothers
Woodrow Charles « Woody » Herman (1913-1987) and his orchestra
Four Brothers
Par Olivier Douville
Bernie Glow, Stan Fishelson, Mark Markowitz, Shorty Rodgers, Ernie Royal (trompettes), Earl Swope, Ollie Wilson (trombonnes), Bob Swift (trombonne basse), Woody Herman (clarinette et leader), Sam Marowitz (saxophone alto), Herbie Stewart, Stan Getz, Zoot Sims (saxophones ténor), Serge Chaloff (saxophone baryton) , Ferd Otis (piano), Gene Sargeant (guitare), Walter Yoder (contrebasse), Don Lamond (batterie), Los Angeles, 27 décembre 1947
Encore enfant, Woody Herman se produit comme « attraction » dans un numéro où alternent fantaisies, sketches, numéros chantés et joués, mélange populaire aux USA qui y porte le nom de « vaudeville » (rien à voir avec Labiche). Il apprend, à peine sorti de son enfance, à jouer de la clarinette, puis des saxophones. Il se produit comme prodige – ce qui est vain et usant. L’âge venant, et, du haut de son quart de siècle c’est un orchestre bourré de professionnalisme, de swing et de mordant qu’il met au point dès 1939. Une de ses meilleures périodes est celle de son second orchestre (dit le « Second Herd » - « second troupeau ») qui débute en 1947. De son côté, après sa participation à l’un des « Gene Norman’s just Jazz Concert » Stan Getz est engagé par Herman qui invite également à le rejoindre Zoot Sims et Herbie Steward. Influencé par ce denier, Getz construit et clarifie alors son style jusque-là hybride entre une filiation à Lester Young et une fascination pour les boppers, dont, surtout Charlie Parker.
Présentant ce nouvel orchestre, en 1947, Herman revendique la sophistication de son ensemble et la complexité des harmoniques que mettent en valeur des arrangeurs avertis des innovations en cours - dont le pionnier Jimmy Giuffre qui arrange ce Four Brothers d’anthologie. Un thème manifeste en forme d’hommage à l’approche instrumentale de Lester Young. Les solos de saxophones de 16 mesures sont, dans l’ordre, de Sims, Chaloff, Steward puis Getz. La suite de break (courte phrase musicale de deux mesures) est de Getz, Sims, Steward puis Chaloff.
A noter une excellente version de ce même arrangement gravée aux Universal Studios d’Hollywood, le 2 février 1948 et dans laquelle Al Cohn remplace Herbie Stewart.
Olivier Douville
Les 2 versions se trouvent sur Stan Getz Volume 3 Complete édition, Master of Jazz