W.«Baby» Dodds Wolverine Blues
Wolverine Blues
Par Olivier Douville
Albert Nicholas (clarinette ), Don Ewell (piano), « Babby » Dodds (batterie et leader), New York, 6 janvier 1940
Le 1° janvier 1940, le cinéaste Orson Welles avait présenté le concert « jazz » de la nouvelle année à Town Hall. Le trio du batteur Baby Dodds y avait fait forte impression. Et c’est à ce trio que Rudy Blesh confie, quelques jours plus tard, la première séance d’enregistrement de la toute nouvelle firme discographique qu’il vient de créer : « Circle ».
Baby Dodds, qui a travaillé jeune dans les fanfares de parade menés par les trompettistes Bunk Johnson ou « Papa » Célestin avant de donner le rythme des orchestres de jazz primitif qui jouaient sur les bateaux à roues du Mississipi néo-orléanais, a vite été repéré par un des tous premiers (et immense) créateur du jazz : le trompettiste Joe « King » Oliver. Il a joué ou enregistré ensuite avec L. Armstrong, J.R. Morton, S. Bechet et, à nouveau, B. Johnson
Si le jeu de Dodds est ici particulièrement mis en valeur, une raison du charme profond de ce disque émouvant provient de la fluidité et de l’élégance du jeu de clarinette d’A. Nicholas, dont les tonalités boisées, très ancrée dans la tradition créole de la Nouvelle-orléans sont, de plus, bien captées et rendues par l’enregistrement. Don Ewell, bon disciple de Jelly Roll Morton ne dépare pas le dialogue joyeux et serein du souffle serpentin et de la peau frappée.
Olivier Douville