Rag Sentimental - James Scott
James Scott (1886-1938)
Par Olivier Douville
Piano roll, 1918-00-00, Stark Publishing System
Orchestre : James Scott (rouleau de piano mécanique)
Surnommé « Le petit Professeur », James Scott, Le principal élève de Scott Joplin est, lui aussi, un fils d'anciens esclaves affranchis vivant dans la région du Missouri. Sa mère lui apprend les rudiments du piano, instrument sur lequel elle joue un répertoire brillant et mélangé : œuvres classiques , blues, gospel, etc.
Il perfectionne son jeu avec John Coleman. Sa première publication date de 1903, c’est un ragtime bucolique et céleste : « Une brise d’été ». C'est en 1906 qu'il rencontre Scott Joplin avec qui il étudie et qui l'encourage à publier ses compositions chez John Stark. Après la "Ragtime Era", il continue à composer pour accompagner les films muets. Installé à Kansas City en 1914 il devient l’organiste du Panama Theater. Scott, plus tard, servira de directeur musical aux théâtres de Lincoln et d'Eblon, accompagnant fréquemment des artistes voyageant sur le circuit de l'association TOBA (Theatre Owners Booking Association) qui était une agence pour les acteurs et musiciens afro-américains..
Le Jazz détrônant le ragtime, la popularité de Scott décroît, et il meurt dans une misère telle que, sans l’intervention d’un groupe d’amateurs et d’historiens du ragtime et de la préhistoire du jazz, sa tombe et celle de sa femme seraient restées dans le plus cruelle des nudités, abandonnées sans la moindre inscription.
Aujourd’hui, l’honneur est sauf et la piété filiale pour ce musicien fait que nous pouvons lire sur sa tombe l’inscription suivante « La grâce et la beauté de sa musique vivront à jamais ». « Grace and Beauty » étant aussi le titre d’une de ses compositions les plus célèbre.
Scott est un compositeur précis, délicat, qui sait jouer de transitions mélodiques habiles et rares. En témoigne ce rouleau de piano mécanique « Rag Sentimental ». Le thème débute dans une gamme mineure avec des effets imposants, mais loin d’une mélancolie conventionnelle. Puis, en une transition habile, un passage joue sur les tonalités de ré majeur et de mi bémol, avec un usage expressif de la septième diminuée. De façon générale, les partitions de Scott sont riches en harmonisations intelligentes et sensibles. Seuls Scott Joplin et Artie Matthews sont capables d’écrire de telles subtilités, gracieuses et belles. On doit à Scott un thème ,« Climax Rag », qui connaîtra les faveurs de Jelly Roll Morton, en 1939. Scott est un compositeur précis, délicat, qui sait jouer de transitions mélodiques habiles et rares. En témoigne ce rouleau de piano mécanique «Rag Sentimental», morceau composé en 1918 à Kansas City.
Olivier Douville