Carlton Coon et Joe Sanders, Brainstrom
Par Olivier Douville
Brainstrom - Carlton Coon (1894-1932) et Joe Sanders (1896-1965) - 78t Chicago, 1926-12-08, Victor
Orchestre : Coon-Sanders Orchestra : Joe Sanders (piano, vocal et leader) ; Carlton Coon (batterie, vocal et co-leader) ; Joe Richolson, Bob Pope (trompettes) ; Rex Downing (trombone) ; Harold Thiell, John Thiell (clarinettes et saxophones alto) ; Floyd Estep (clarinette et saxophone ténor) ; Bill Haidj (banjo) ; Elmer Krebs (tuba)
Formé en 1919 à Kansas City, The Coon Sanders Nighthawks Orchestra dirigé par le pianiste Sanders et le batteur Coon connait une véritable gloire de 1926 à 1932.
Coon est né à Rochester, sa famille ayant sans doute déménagé pour Kansas-City peu de temps après sa naissance. C’est là qu’était né Sanders en 1896 qui, excellent joueur de base-ball, a laissé tombé le sport pour la musique peu de temps après la création de l’orchestre. Tout comme l’O.D.J.B. de La Rocca, l’orchestre est un pionnier de la retransmission radiophonique en direct ; à partir du « Muehlebach Hotel Plantation Grill » (Kansas City) on peut en capter la musique six nuits par semaines.Les admirateurs peuvent téléphoner à la radio pour demander à l’orchestre de jouer des thèmes à la demande, ce que les musiciens s’empressent de faire. On raconte que Mel Tormé, tout gamin aurait poussé la chanson avec les « Nighthawk »
En 1926, l’orchestre quitte Kansas City pour Chicago et établit ses quartiers généraux dans le prestigieux restaurant « Blackhawk » d’où il fait des retransmissions pour la radio WGN.
Suivirent six années de tournées triomphales dans le Middle West, d’enregistrements et d’engagements.
C’est un orchestre très au point, sophistiqué. Sanders sait écrire des partitions qui mettent en valeur un jeu d’ensemble impeccable et se révèlent pleines de surprises, combinant les brèves citations d’autres pièces musicales. « Brainstorm » témoigne des qualités d’écriture de cet arrangeur trop oublié.
D’autres faces de cette époque telles « Deep Henderson » (un thème très prisé par les Dixie Syncopators de King Oliver), « High Fever » ou encore « Sluefoot » rendent justice à cet orchestre raffiné et swinguant.
Au début des années trente le « Coon-Sanders orchestra » bénéficiera de la présence de la délicieuse vocaliste Jane Kaye
Olivier Douville